Retrouver la magie au travail : un questionnement au travers des niveaux logiques
Lundi j’avais mon premier rendez-vous avec une femme expert comptable. Elle me disait qu’elle constatait un boom du nombre de travailleurs freelance. Un boom de gens en quête de mieux. Et comme ces gens ne trouvent pas un contexte dans lequel ils se sentent pleinement épanouis, ils créent leur propre structure.
Hier j’échangeais avec une amie qui vit l’entrepreunariat depuis un moment déjà. Je lui racontais mes premiers jours dans “ma propre structure”. Les montagnes russes émotionnelles : les doutes, les peurs, les moments de plénitude. Elle m’a répondu : oui, quand tu travailles dans une entreprise, tu peux toujours t’en prendre au système quand cela ne va pas. Te plaindre. Diriger tes critiques vers l’extérieur. Quand tu es dans ta propre structure, tu ne peux t’en prendre qu’à toi ! Et cela te demande immédiatement un travail sur tes propres blocages, peurs, besoins, etc…
Alors comment tourner cette énergie critique, de remise en question dans la bonne direction ? Comment, quelque soit mon contexte professionnel, que je sois salarié, slasheur, freelance, fonctionnaire… Est-ce que je peux agir pour améliorer mon quotidien professionnel ?
Je peux attaquer cette question de différentes façons. Il y a un chemin que j’aime bien. Il s’agit de se promener (Au sens littéral : dans l’exercice on place son corps dans un espace précis et l’on change de place lorsque l’on change de thématique) à travers les différents niveaux logiques qui composent un individu. C’est une sorte de grille de lecture basée sur la notion que chaque système répond lui-même à un système supérieur.
Prenons l’exemple de Miranda (J’ai modifié le nom et son contexte pour respecter la confidentialité de mon client). Elle a un haut poste dans les ressources humaines dans une société de produits et services aux personnes âgées. Elle ne se sent pas vraiment bien dans son travail. Pourtant, elle me décrit qu’elle apprécie son métier, le produit sur lequel elle travaille. Elle ne comprend pas ce qui cloche et qui lui donne parfois une boule au ventre.
Je l’invite à interroger dans un premier temps son ENVIRONNEMENT : qu’est-ce que tu vois ? Avec qui tu travailles ? Comment sont tes collègues ? Ton manager ? Quand ressens-tu un mal être ?
Elle me décrit son contexte, me donne des détails et réalise que son mal-être a lieu lors des réunions hebdomadaires avec ses collègues managers. C’est la réunion d’équipe du lundi qui a tendance à saboter son moral pour le reste de la semaine. Je lui demande s’il y a d’autres choses importantes à préciser qui concernent son environnement. Elle hoche la tête. Je l’invite alors à se déplacer vers un autre niveau.
Nous étudions alors ensemble son COMPORTEMENT. Je lui demande qu’est-ce qui se passe dans ces réunions du lundi, qu’est-ce qu’elle fait ? Que font les autres participants ? Quelles sont les attitudes qu’elle constate ? Elle me décrit que lorsqu’elle prend la parole, elle est gênée car certains n’écoutent pas, regardent leur téléphone et donnent l’impression de perdre leur temps. Elle me donne plus de détails sur l’attitude de son manager et de ses collègues.
Je l’invite à passer ensuite au niveau CAPACITES. Et lui demande comment elle s’y prend pour prendre la parole lors de ces réunions du lundi. Comment elle se prépare à ces réunions? Comment font les autres ? Quelles ressources elle utilise ? Elle m’explique qu’elle s’investit énormément dans ces présentations. Qu’elle est à l’aise sur certaines thématiques dans lesquelles elle se sent créative et inspirée. Qu’elle l’est beaucoup moins sur des thématiques imposées comme le suivi des chiffres qui représente finalement un intérêt moindre pour ses collègues. Elle dit que cela n’intéresse personne. Elle qu’elle n’a aucune inspiration pour en faire une présentation captivante.
Je l’emmène alors sur la zone des CROYANCES. Et lui demande qu’est-ce qui la conduit à présenter un contenu dont elle sait qu’il n’intéresse personne ? En quoi c’est important pour elle de respecter le cadre proposé ? Quel est le lien entre ce qu’elle pense de ce cadre et sa relation avec son manager ? A force de questions et d’écoute de ses réponses, elle prend alors conscience qu’elle pense être à la hauteur des attentes de son manager en respectant la consigne donnée alors que ce dernier lui demande justement de faire preuve de dépassement, d’innovation, de créativité. Et que le premier lieu pour cela est la réunion du lundi. Elle verbalise le fait qu’elle pense que respecter les consignes la protège de faire des erreurs et d’être mal évaluée. Mais cette croyance se retourne contre elle et lui fait faire des choses qui n’ont pas de sens à ses yeux.
Nous continuons son chemin d’introspection en nous questionnant sur son IDENTITE. Je lui demande qui est la Miranda, responsable RH dans cette entreprise ? Elle me répond avec du pétillement dans les yeux qu’elle est une experte dans son métier, qu’elle est créative et qu’elle sait se remettre en question, interroger le sens des choses. Et qu’elle a tendance à perdre ses capacités quand elle est en présence de sa hiérarchie.
Nous terminons son cheminement par l’étape du SENS. Je lui demande dans quel but met-elle ses compétences au service de cette entreprise ? Elle me répond que participer à une activité qui vise à améliorer la vie des personnes âgées a un vrai sens pour elle étant donné qu’elle a de nombreuses personnes concernées parmi ses proches et qu’elle voit trop peu de solutions en place.
Nous avons ensuite pris le temps de prendre du recul sur l’exercice et d’ancrer les différents apprentissages. Puis d’imaginer des actions à partir de cela. Je pourrais dire encore plein de choses au sujet de Miranda et comment cette grille de lecture lui a permis de se mettre en action pour améliorer son quotidien professionnel. Le vivre est encore plus efficace.
J’ai proposé un premier atelier autour de cette question de l’alignement au travail avec mon amie Céline Valero le mardi 3 décembre de 8h30 à 10h30. En plus de réfléchir à son propre contexte, l’idée est de bénéficier de l’énergie du groupe et de l’entraide des autres. Les inscriptions sont jusqu’à dimanche 1er décembre au soir.