Newbie
J’ai passé 4 ans dans la même société. Début septembre j’ai rejoint SOAT et sa belle équipe de coachs agiles. J’ai changé assez souvent d’entreprises. Ce n’est jamais simple. On perd tous ses repères. On sort de sa zone de confort. On peut même complètement paniquer les premiers jours. Pour la première fois je vis ce changement très sereinement. Je réalise que mon métier de coach agile et mes lectures m’aident énormément.
L’OBSERVATION ET L’ÉCOUTE
Quand on arrive dans une nouvelle entreprise on peut avoir assez vite envie de faire ses preuves. De montrer ses compétences, de donner son avis sur tout pour exister au sein de l’équipe.
Pour une fois j’ai essayé de m’appliquer à moi-même ce que j’applique lorsque j’arrive chez un client. J’ai pris le temps de discuter avec un maximum de personnes. De poser des questions ouvertes. D’essayer de comprendre mes interlocuteurs et leur contexte. Je me suis bien mordue une ou deux fois la lèvre d’envie de donner mon avis. Mais se forcer à avoir une écoute active permet de comprendre plus de choses, plus rapidement.
ALTERNER POSTURE HAUTE ET POSTURE BASSE
Après la phase d’observation “passive” que j’associe à la “posture basse” du coach, je me suis demandée quand est-ce que c’est le bon moment d’être plus assertif ? De passer en “posture haute”, de donner mon avis et de proposer des actions concrètes. Je me pose ce même type de question en mission. Mais la réponse y est souvent plus évidente je trouve. Parce que l’on ne cherche pas à s’intégrer. On reste extérieur à l’équipe et on intervient pour accompagner le changement sur une durée limitée.
Dans mon cas, mes nouveaux collègues m’ont simplement donné le GO. “Vas y Géraldine, tu peux lancer des initiatives, proposer des choses, nous bousculer, on ne se vexera pas”.
Du coup, écrire ceci me donne envie de clarifier la différence entre position basse et position haute :
Position haute et position basse sont des concepts de la systémique définis par Paul Watzlawick dans Une logique de la communication (1979). La position haute est celle de celui qui sait et/ou qui a le pouvoir ; la position basse est occupée par celui qui ne sait pas, et qui écoute.
RESTER “LEARNER”
Puis après les premiers jours d’intégration je me rends compte que comme dans toute entreprise, tout n’est pas parfait. Que telle initiative n’a pas marché, que telle personne ne fonctionne pas avec une autre, que des process existent mais que la réalité n’est jamais exactement comme la théorie ou le discours le disent. C’est normal, et tant mieux d’ailleurs. Le truc, c’est de ne pas se laisser emporter par les jugements de ceux qui, par leur passé dans l’entreprise, ont eu le temps de tester pas mal de choses et de se faire un avis. J’ai décidé de garder le plus longtemps possible mon enthousiasme et ma curiosité pour ne pas passer à côté de quelque chose.
Je me suis alors souvenue de la choice map de “Change your questions, change your life”. Marilee Adams explique que, prendre le chemin du jugement vis-à-vis d’une personne ou d’une situation, est la plupart du temps la voie naturelle. On est “judger” ou “jugeant” avec des questions de type “qu’est-ce qui ne va pas ?”, “A qui la faute ?”, “Pourquoi est-il si frustré ?”
Ce qui est intéressant c’est de ne pas forcément lutter contre cet état mais de s’en rendre compte et de s’interroger différemment sur ce que l’on entend ou voit. Basculer dans un mode éveillé/apprenant (“Learner”) serait le chemin vers le succès personnel et collectif car il ouvre les portes. Avec des questions comme “Qu’est-ce qui marche/fonctionne?”, “Que puis-je apprendre ?”, “Que pense l’autre ?”
J’ai donc décidé de garder le plus longtemps possible une insatiable curiosité, et de me poser les bonnes questions pour ne pas tomber trop rapidement dans le jugement.
DÉCOMPOSER POUR NE PAS PANIQUER
La semaine dernière je discutais avec Chloé, une amie à qui l’on vient de confier un poste de scrum master dans une entreprise. Elle me disait qu’elle ne savait pas par quel bout commencer. Qu’elle se sentait au pied d’une montagne de choses à assimiler, de contextes à comprendre, d’efforts pour s’intégrer et que cela la paralysait.
Je lui ai conseillé une chose que je fais moi-même dans pareille situation : avancer petit bout par petit bout. Ne pas regarder trop loin. Se fixer un objectif par semaine. C’est Andy qui m’a inspiré cette idée. Andy, c’est mon guide de méditation. Quand on a 10 minutes de silence devant soi, c’est facile de s’égarer, de prendre 1000 chemins de pensée, et d’avoir le souffle court. Plutôt que de penser à ces 10 minutes de respirations, il faut essayer de se concentrer sur une respiration à la fois. Et de respiration en respiration les 10 minutes semblent passer bien vite.
On en revient à l’agilité tout simplement. Small steps, feedback.
J’espère que j’ai réussi mon objectif avec cet article : montrer qu’avec quelques trucs de coaching on peut arriver sereinement dans une nouvelle entreprise et profiter de son regard neuf. De mon côté je suis ravie d’avoir rejoint SOAT et jusqu’à présent je m’éclate.